Nouveau Marché de Kara (nord): Un début difficile (Mini-Reportage)

Suite à l’incendie qui a ravagé l’ancien marché de Kara (environ 420 km au nord de Lomé) le 10 Janvier 2013, le Gouvernement togolais a construit un nouveau à Lama Tchalodè à environ 4 km de l’ancien. Depuis le 10 février 2014, les commerçants ont regagné ce nouveau site. Mais depuis ce temps, les activités ont du mal à décoller.

Depuis la réouverture de ce nouveau marché, les commerçants se plaignent de la rareté des clients et de la mévente. Malgré les efforts de l’administration du marché pour résoudre les problèmes, les inquiétudes subsistent toujours.

Julienne Kondo, revendeuse de maïs et de gari, très remontée, affirme : « Sincèrement, ça ne va pas. Nous avons perdu tous nos clients. Ce qui fait que nous sommes obligées de changer nos produits qu’on vendait. Malgré cela la situation reste inchangée. Pourtant, les agents de collecte de taxes nous dérangent tous les jours ».

Mazalou Kézié, la quarantaine, teint noir, qui tient un étalage de boites de conserve, renchérit en donnant raison à ses consœurs qui hésitent à les rejoindre.

Les autorités en charge du marché se plaignent également. Malgré l’étendue du nouveau site par rapport à l’ancien plus petit, les recettes au niveau des taxes sont très maigres.

« Nos recettes ne sont plus comme avant bien qu’on ait diminué les taxes qui étaient de 100 à 50F CFA. Nous pensons que c’est un devoir civique mais nos femmes croient qu’elles doivent vendre avant d’honorer leur engagement », souligne Sogma Nissao, Economiste, Volontaire à la Régie municipale des marchés de Kara, chargé des collectes, représentant la directrice du marché.

Selon lui, la direction est confrontée au problème de gestion du personnel et à l’entretien du marché.

« Nous avons des charges à notre niveau que les entrées ne nous permettent pas de couvrir », a-t-il ajouté.

Le nouveau marché, beaucoup plus étendu que l’ancien, est entièrement clôturé avec quatre entrées principales. Avec un sol cimenté, il comporte 24 hangars de 12 places couverts de tôles et des conteneurs de toutes tailles réservés aux grossistes.

Malgré ces efforts censés résorber les problèmes des commerçants, des inquiétudes subsistent toujours.

« Ici c’est l’enfer. Même les toits et ces hangars que vous voyez, ne nous couvrent pas pendant les intempéries. La chaleur, n’en parlons pas », se plaint Mazalou Kezié.

La tristesse qui se lit sur le visage des commerçants rencontrés sur les lieux, confirment les difficultés soulevées tant au niveau de l’administration qu’au niveau des commerçants. Plus d’un an après l’incendie du grand marché de Kara, les séquelles sont loin de s’effacer. FIN

NB: Reportage réalisé lors de l’atelier de formation organisée par l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique par:

 Abbée DJAGLO

 Elom KPOGO

 Hyacinthe GNAMEGLO

 Didier SAA

 Michel TIASSOU