Marches interdites en semaine: « Nous ne nous sentons pas concernés par cette interdiction » (Mme Adjamagbo-Johnson)

La Coalition de l’opposition « ne se sent pas concernée » par la mesure d’interdiction des « marches » politiques les jours ouvrables, a indiqué ce lundi Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordonnatrice de CAP 2015 et membre de ce regroupement.

« Pour nous, il s’agit d’un arbitraire pur et simple, qui montre une fois encore qu’au Togo, on n’est pas encore en démocratie. Nous avons des autorités qui se réfugient chaque fois derrière la légalité, et qui sont les premières à violer les textes en vigueur », a-t-elle affirmé.

« Deux ministres se sont permis d’inviter la presse et d’annoncer que les manifestations ne sont plus autorisées en semaine. On se demande dans quel pays nous sommes. C’est la preuve que nous devons lutter pour que ce pays soit gouverné autrement. C’est ce que les togolais veulent. Nous ne nous sentons pas concernés par cette interdiction », a martelé Mme Adjamagbo-Johnson sur radio Métropolys.

Selon elle, « ce mouvement est un mouvement de fond. Il ne s’arrêtera pas, tant qu’on n’aura pas obtenu satisfaction ».

« Il ne doit pas s’arrêter dans l’intérêt de tous les togolais quelles que soient leurs tendances. Je suis sûr que ceux qui résistent à ce mouvement, demain, nous remercieront », a-t-elle poursuivi.

Les autorités togolaises ont interdit les marches les jours ouvrables, suite « aux dérives et troubles à l’ordre public », enregistrées les 4 et 5 octobre dernier.

Pour le ministre de l’administration territoriale Payadowa Boukpessi, il ne s’agit que d’une « mesure provisoire » en attendant les résultats des enquêtes diligentées, suite aux manifestations des 4 et 5 octobre.

« C’est une mesure provisoire, puisqu’ils n’ont pas été en mesure de nous identifier les responsables des troubles à l’ordre public (…). et de s’engager à prendre des mesures. Nous allons attendre les résultats des enquêtes de la police et de la gendarmerie. Et quand ceux qui seront identifiés comme responsables de ces troubles à l’ordre public, seront traduits devant les tribunaux, les marches pourront se produire en semaine », a précisé le ministre.

A en croire Payadowa Boukpessi, les deux parties se sont déjà rencontrées jeudi dernier et se sont d’ailleurs entendues.

« Nous avons pris une décision motivée. Si les organisateurs tiennent à faire une manifestation en semaine, ce sera des meetings sur place. Mais, on s’est rencontré et on s’est convenu que ce sera à la plage, face l’hôtel Sancta Maria. Donc, aucune marche n’ira ni au siège de la Cédéao, ni à l’Assemblée nationale », a-t-il souligné.

Par ailleurs, Mme Adjamagbo-Johnson a annoncé la présence des « milices » du parti au pouvoir dans le rang de leurs manifestants.

« Nous avons des informations sérieuses que nous comptons porter à la connaissance du régime, pour le mettre face à ses responsabilités. Ces informations nous disent que des milices sont en train d’être préparées pour exercer de la violence contre les manifestants », a-t-elle dénoncé.

La coalition de l’opposition exige notamment le retour à la constitution de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger. FIN

Edem Etonam EKUE

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