Libération de Pascal Bodjona : Principal sujet à la Une des journaux parus ce lundi au Togo

L’ancien ministre de l’administration territoriale Pascal Bodjona incarcéré à la prison de Tsévié (environ 30 km au nord de Lomé), dans une affaire d’escroquerie internationale a été libéré samedi dernier.

M.Bodjona a été déposé à la prison depuis plus d’un an (525 jours). L’ancien ministre est inculpé pour « complicité » dans une affaire « d’escroquerie internationale ». Il avait été déjà arrêté le 1er septembre 2012, puis remis en liberté provisoire le 9 avril 2013. Ces avocats ont toujours dénoncé un dossier « politique ».

« Fin de calvaire pour l’ancien ministre : Libéré, Pascal Bodjona reste convaincu que l’affaire n’est pas judiciaire : +Ne soyons pas vaincus par le mal. Soyons vainqueurs du mal par le bien+ », affiche à sa manchette le quotidien Liberté.

Selon le journal, la célébration qui a suivi la libération de l’ancien ministre, témoigne de la popularité du natif de Kouméa.

« Ils étaient des centaines, notamment des proches, mais aussi des sympathisants et des curieux à se masser devant son domicile, attendant son retour au bercail. Pendant plus de cinq heures d’horloge, ils ont attendu, les uns en discutant, les autres en chantant. Et pour l’occasion, les associations de soutien ont mobilisé des orchestres », écrit Liberté.

Aujourd’hui libre, poursuit le journal, l’homme martèle qu’il est victime d’injustice et que la procédure à son encontre est « incongrue et absurde ».

Pour Flambeau des démocrates, « Pascal Bodjona est enfin libre : grande foule, émotions et pleurs au domicile de l’ancien ministre ».

« L’émotion était à son comble dans la maison où pleurs, chants et danses exprimaient la reconnaissance à l’égard du ministre Bodjona (…). Jusqu’à hier dimanche, les allers et retours des sympathisants au domicile du l’ancien ministre ont continué », raconte cet hebdomadaire qui a affiché en grand format, la photo de l’ex-bras droit du président Faure Gnassingbé.

A en croire Le Courrier de la République, c’est la « fin de l’injustice imposée au grand citoyen d’Etat ».

« Cette rocambolesque affaire qui peut faire gagner des oscars à tout réalisateur qui essaierait de le mettre à l’écran, a pris fin », commente l’éditorialiste de cet hebdomadaire pour qui de « nombreuses zones d’ombres persistent, car c’est trop facile de prendre un homme fait d’os et de chair, de le déposer dans une prison et le ressortir comme il y a atterri, sans procès et sans aucune démarche pour situer l’opinion ».

Là, enchaîne le journal, « il y a vraiment péril en la demeure et à cette allure, on n’aura pas trop tort de se voir dans une jungle ».

« Bodjona libre : Une issue politique ou judiciaire », s’interroge de son côté, Togomatin.

« En attendant de connaître les raisons de cette libération, on est tenté de dire que la politique a ses raisons que la justice ne connaît pas. N’en déplaise aux avocats qui semblent ignorer que leur poulain allait être libéré. Choisir de libérer M.Bodjona juste avant la décision des sages de la Cour de la Cédéao, donne l’air d’un vrai calcul qu’il faut apprécier à sa juste valeur », souligne l’hebdomadaire.

Pour l’hebdomadaire Le Combat du peuple, pas la peine de faire de calcul, car M.Bodjona a simplement bénéficié d’une « liberté provisoire, conformément à la loi ».

« Toutes les orchestrations qu’on a observées devant le domicile de l’ancien ministre le jour de sa libération pour faire croire qu’il a le soutien du peuple togolais, comme lui-même s’évertue à le faire croire, relève de la manipulation de l’opinion. Rien de plus », affirme le journal.

« Pour nous, Bodjona est libéré au nom du droit. Nous félicitons notre justice pour ce saut qualitatif et l’encourageons à aller jusqu’au bout de ce dossier pour que la lumière se fasse le plus tôt possible », conclut l’hebdomadaire Le Combat du peuple, l’un des anciens journaux togolais dans son n° 866 de ce lundi.

Rappelons que M.Bodjona a été inculpé dans cette affaire « d’escroquerie internationale » qui oppose l’homme d’affaires Bertin Sow Agba à l’Emirati Abass Al Youssef.

Ce dernier avait porté plainte contre M. Agba, l’accusant de mettre en place un « réseau » pour lui soutirer la somme de 48 millions de dollars US. Selon lui, les membres de ce « réseau » lui auraient fait miroiter l’accès au Togo, à une fortune estimée à 275 millions de dollars US (environ 145 milliards de F.CFA) du feu président ivoirien Robert Guéi, déposée à la Banque centrale du Togo.

L’Emirati a ensuite – dans la foulée – porté plainte contre M.Bodjona, entendu dans un premier temps, comme témoin.

L’ex-Pgd d’ELF Loïk Le Floch-Prigent, également impliqué dans cette affaire pour « complicité d’escroquerie », a été écroué pendant quelques mois, puis remis en liberté provisoire pour des raisons de santé. M.Agba a aussi bénéficié d’une liberté provisoire, mais il est en fuite. FIN

Junior AUREL

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