Le « mariage par échange » toujours en cours dans la région des Savanes, le « REFED/S » dans la bataille à travers des comités de vigilance

Autrefois très en vogue dans la région des Savanes (nord du Togo), le « mariage par échange » est toujours pratiquée dans certains villages de cette localité, ont annoncé à l’Agence Savoir News, des responsables du Réseau Femmes et Développement des Savanes en abrégé (REFED/S).

Créé en avril 2004, le « REFED/S » est une initiative des femmes leaders de 26 groupements et associations féminins du monde rural et urbain des 5 préfectures de la Région des Savanes (Tandjoaré, Tône, Oti, Kpendjal et Cinkassé). Objectif principal visé par ces groupements et associations : créer un cadre de concertation, de formation, de réflexion et d’échanges d’informations.

Ce réseau leur permet aussi de mieux se faire entendre au niveau de toutes les instances de leur vie associative (Bailleurs de fonds, Gouvernement, autres réseaux,…) et est en effet un organe de plaidoiries/lobbying pour l’autopromotion socioéconomique de toutes les femmes de la Région des Savanes.

L’une des préoccupations du « REFED/S » ces dernières années est le « mariage par échange », pratique encore en cours dans certains villages de la région des Savanes.

« Cette forme de mariage est toujours pratiquée dans certains villages de la région des Savanes. A travers ce mariage, l’une des petites sœurs du mari doit venir épouser l’un des frères de la femme mariée. C’est une manière d’équilibrer le mariage », a indiqué à l’Agence Savoir News Mme Confort Murielle Kabissa-Lamboni, coordonnatrice du REFED/S.

« Dans ces villages, cet équilibre doit être respecté, sinon, c’est une dette que la famille de l’homme (le mari) traîne sur son dos. Car pour l’autre famille, leur fille s’est mariée gratuitement.

Parfois, la femme quitte le domicile de son mari, quand cette +dette+ n’est pas soldée », a-t-elle souligné.

Selon Mme Kabissa-Lamboni, le « mariage par échange » n’est pas une nouvelle pratique dans la région des Savanes : « C’est une pratique ancienne. Autrefois dans cette région, il n’y avait pas beaucoup de filles. Si bien que le départ d’une fille dans une famille, doit nécessairement entraîner l’arrivée d’une autre, dans le camp de l’homme. Mais aujourd’hui, le monde a beaucoup évolué ».

« Nous devons combattre cette forme de mariage. De nos jours, des filles sont nuitamment enlevées, parce que cet équilibre doit être respecté. On assiste à des mariages précoces ou forcés », a précisé la coordonnatrice du « REFED/S ».

« Il faut des campagnes de sensibilisation, car nous devons amener les gens à comprendre que le monde évolue. Cette pratique a toujours cours, parce que selon certains, ce sont les us et coutumes qui le demandent. Il faut aujourd’hui faire des plaidoyers ; nous ne pouvons pas faire des actions violentes. Et tout le monde doit mettre la main à la patte », a précisé Mme Kabissa-Lamboni (En Photo).

Rappelons que « REFED/S » a pour mission d’assurer l’épanouissement des femmes en s’offrant comme cadre la concertation, les échanges d’informations et d’idées, le renforcement des capacités, la représentation dans un climat de solidarité, de partenariat et d’engagement individuel et collectif.

Aujourd’hui, ce Réseau compte plus de 250 associations et groupements féminins répartis dans les 5 Préfectures de la Région des Savanes. Il intervient dans quatre domaines :

 Promotion et protection des droits de la femme et de l’enfant

 Promotion de la scolarisation de la fille et de l’alphabétisation de la femme

 Promotion et protection de la santé de la femme et de l’enfant

 Promotion de l’autonomie financière, l’empowerment et du leadership féminin. FIN

De Dapaong Junior AUREL

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