« Le +Festamber+, découverte des potentialités artistiques et culturelles du Koutammakou »

La Préfecture de la Kéran (Nord) vibrera du 26 au 30 mars prochain au rythme de la première édition du Festival en pays Tamberama (Festamber).

Thème principal retenu pour ce Festival, « Koutammakou : une richesse universelle à travers son paysage, son peuple et sa culture ». Selon le président du comité d’organisation, l’honorable Dr Kouagou N’térantémou, ce festival permettra de « découvrir les potentialités artistiques et culturelles touristiques du Koutammakou et d’affirmer l’identité culturelle de la femme Tamberma ».
Savoir News : Pourquoi le « FESTAMBER »?

Kouagou N’térantémou: Le souci d’organiser ce Festival est né du désir de promouvoir, de pérenniser l’art et la culture Tamberma qui est une richesse très appréciable. Ensuite, nous avons voulons que le FESATAMBER soit un cadre d’expression des arts et de la culture vivant de koutammakou. Le festival permettra de découvrir les potentialités artistiques et culturelles touristiques du Koutammakou et d’affirmer l’identité culturelle de la femme Tamberma et de diffuser les meilleurs œuvres artistiques. Voilà pourquoi nous avons pensé à organiser un tel Festival.

Savoir News: Comment vont se dérouler les activités lors de cet évènement culturel?

Kouagou N’térantémou: Les activités seront de quatre types. Vous aurez les expositions ventes des produits artisanaux (la poterie, la bijouterie en herbe et en pierre), les produits agricoles spécifiques aux Koutammakou dont le fonio. Il y aura également l’exposition des reliques et objets culturels non interdits. Vous n’êtes pas sans savoir que le site est classé dans le patrimoine Mondial de l’UNESCO, donc nous avons prévu des activités visant à la préservation du site Koutammakou. C’est pourquoi nous exposerons des objets non interdits ou à usage profane. Nous aurons également à faire l’exposition des produits de la petite industrie agro-alimentaire. Vous savez que l’élément déterminant caractéristique de la culture Tammari, c’est le Tata et cette forteresse est conçue avec des éléments naturels.

Les Batammaribè ont pu trouver chez les arbres fruitiers comme le karité, le néré, des moyens d’extraire des substances qui participent forcément à la transformation soit à badigeonner, soit à colorier les Tata. Nous allons au cours du Festival montrer comment est ce que toute la transformation se fait du premier produit brut au produit final. Nous aurons à mener des causeries débats autour du thème général « Koutammakou : une richesse universelle à travers son paysage, son peuple et sa culture ». Nous allons susciter auprès des enfants le désir de bien lire leur langue car, quand on parle de culture, le support premier, c’est bien sûr la langue. Si vous maîtrisez bien la langue, vous pourrez comprendre exactement, ce que signifie tel proverbe, tel rituel, tel objet etc.

Savoir News: Ce Festival sera annuel, biennal ou triennal? Et combien de visiteurs attendus, selon vos prévisions?

Kouagou N’térantémou: Au départ, nous avions souhaité célébrer le FESTAMBER chaque deux ans, mais nous nous sommes rendus compte que ce serait trop rapproché. Les statuts adoptés prévoient que c’est chaque trois ans. Toutefois, nous verrons au sortir de cette première édition, la manière dont les choses vont se présenter. Nous tirerons les leçons pour mieux nous situer par rapport à la périodicité du Festival. S’agissant du nombre de personnes attendues, je dirai tout simplement que ce serait tout le Togo et des touristes qui auront la nouvelle à travers les médias. Je suis confiant que ce Festival drainera un grand monde.

Savoir News: Est-ce que la culture Tamberma d’hier est toujours la même que celle d’aujourd’hui? Suscite-t-elle encore d’engouement?

Kouagou N’térantémou: La question est pertinente. C’est là même notre contribution en organisant ce festival. C’est parce que la culture Tamberma hier, n’est pas tout à fait la même qu’aujourd’hui. Mais, nous pouvons la préserver ; nous avons encore des anciens qui sont détenteurs de cette tradition et qui peuvent nous apporter beaucoup de choses. Par exemple, dans le domaine thérapeutique il y a beaucoup de savoir faire traditionnels qui ne demandent que des études scientifiques pour mieux les valoriser. De même le savoir faire architectural utilisant des matériaux locaux recyclable permet d’éviter la dégradation de l’environnement. Tout ceci peut être source de curiosité et d’inspiration. C’est pourquoi nous voudrions essayer à travers ce festival d’intéresser les jeunes à leur culture. Le FESTAMBER pourra par exemple susciter l’émergence d’artistes modernes d’inspiration Tamberma.

Mais il faut reconnaître que la culture Tamberma dans son fond n’a pas changé. Il y a des rituels d’initiation qui sont très importantes et jusqu’à présent que l’on soit moderne ou traditionnel, tous les fils et filles Tamberma pratiquent vont aux rites d’initiation qui consacrent une vie paisible, une vie en relation avec les ancêtres.

Savoir News: Comment est financé ce Festival? Avez-vous reçu un appui financier des autorités togolaises?

Kouagou N’térantémou: Le « Festamber » et un projet communautaire. Au vue de ses activités, son budget est très lourd pour être supporté uniquement par les contributions de la communauté tamberma et celles des filles et fils de la préfecture de la Kéran en général. Voilà pourquoi nous nous sommes tournés vers les autorités, les sociétés de la place et les partenaires techniques et financiers ainsi que les personnes de bonne volonté. Au jour d’aujourd’hui, aucun n’a encore réagit matériellement, mais les discussions que nous eu avec certains nous permettent d’espérer. Nous profitons de l’occasion pour lancer un appel à toutes les personnes physique ou morale de bonne volonté de contribuer à la réussite de ce festival.

Propos recueillis par Lambert ATISSO

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