Jobs de vacances : De petites activités génératrices de revenus de plus en plus à la mode dans les rues et marchés de Lomé (REPORTAGE)

Élève en classe de troisième, Kossi Noussouglo (16 ans) se faufile entre deux voitures devant les feux tricolores du Bar 3K pour vendre du papier mouchoir à un conducteur de taxi-moto.

Juste à côté de lui, deux jeunes filles âgées entre 14 et 17 ans (également des élèves), proposent des biscuits et de l’eau en sachets +Pur water+ aux usagers.

Naturellement les vacances sont des moments de détente, de voyages, de découvertes, de loisirs etc pour les élèves. Mais depuis quelques années, force est de constater que certains élèves se livrent plutôt à de petites activités génératrices de revenus, histoire d’aider leurs parents à préparer la rentrée scolaire.

On les voit partout en ville, d’autres choisissent les grands carrefours où sont placés des feux tricolores. Ils se faufilent entre voitures et motos pour proposer leurs +marchandises+ aux passants.

C’est le cas de Théodore Avocuji (19 ans), élève en classe de première. Ce dernier vend des livres au grand carrefour d’Agbalépédo.

« C’est ce que je fais chaque année pour assurer ma rentrée scolaire. Si je ne mène pas cette petite activité, mes parents ne pourront pas supporter toutes les charges car nous sommes au nombre de cinq. Et tout le monde va à l’école », explique cet élève débrouillard.

Même chose chez Mlle Assibi Djabigue (17 ans), élève en classe de quatrième. Elle vend de papiers mouchoirs et de l’eau minérale en sachet communément appelée +Pur water+, à la gare routière d’Agbalépédo. « J’ai décidé d’aider mes parents en faisant ce job pendant les vacances. Je mets de côté, le bénéfice pour mes petites fournitures scolaires à la rentrée. Et mes parents s’occupent seulement de l’écolage. C’est ma manière de les aider ».

D’autres élèves ont choisi d’aider leurs parents à vendre au marché. Alphonse Agboraze (18 ans), élève qui passe brillamment en classe de troisième, aide sa mère à vendre les condiments au marché Assi-yéyé d’Adidogomé.

Il est un habitué de cette activité, car il le fait depuis 6 ans. A chaque vacance, au lieu de se distraire comme ses amis ou de faire des cours de vacances, Alphonse se retrouve au marché, à côté de sa mère : « c’est avec grand plaisir, que j’aide ma mère au marché. C’est mon avenir qui est en jeu ».

Pour certains parents interrogés par l’Agence Savoir News, les temps ont beaucoup changé et les élèves doivent également de temps en temps, aider les parents.

« Les enfants doivent aider leur parents pendant les vacances… Ce n’est pas seulement à l’école que l’enfant apprend. Il faut que nous les parents, nous leur inculquons l’idée du commerce et c’est pendant les vacances qu’il faut leur apprendre cela », explique Dame Delphine, mère de quatre enfants et revendeuse de chaussures au marché de Cacavéli.

Malheureusement, certains de ces élèves qui se livrent à de petites activités de vacances sont parfois exposés à des difficultés telles que les injures, la mauvaise foi de certains passagers, l’escroquerie.

Ces pratiques ont souvent cours dans les feux tricolores où certains usagers profitent des feux verts pour fuir. Parfois, ce sont des gendarmes et policiers qui les renvoient.

C’est ce que raconte Mohamed Chaibou (13 ans), qui passe en classe de cinquième.

« Des fois, les clients partent avec notre argent et les parents nous frappent à la maison. Parfois, des policiers nous renvoient. Il arrive des moments où ils nous retirent nos marchandises. Mais ils nous les restituent après », raconte le petit garçon qui vend des biscuits.

« Certains usagers le font sciemment. Ils nous guettent, et juste le feu vert allumé, ils démarrent en trombe. C’est mauvais, Dieu va les punir », lance Mohamed. FIN

Timou AYISSIM (Stagiaire)/Rédaction

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