Jean Pierre Fabre : « Nous avons longuement exprimé au chef de l’Etat, nos préoccupations, celles d’opérer les réformes avant la présidentielle de 2015 »

Jean Pierre Fabre, président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et chef de file de l’opposition togolaise a été reçu ce samedi en fin de matinée au Palais présidentiel par le chef de l’Etat Faure Gnassingbé.

Il était accompagné de deux membres du Combat pour l’Alternance Politique en 2015 (CAP 2015), alliance dont il sera le porte-flambeau lors de la prochaine présidentielle. M.Fabre avait à ses côtés Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson et Me Abi Tchessa. Principal sujet abordé avec Faure Gnassingbé : les réformes constitutionnelles et institutionnelles.

« Nous avons exprimé au chef de l’Etat, nos préoccupations : celles de voir les réformes constitutionnelles et institutionnelles s’opérer avant la présidentielle de 2015. Car, les élections n’auront aucun sens sans ces réformes », a déclaré M.Fabre lors d’un point de presse, après son entretien avec Faure Gnassingbé.

« Le chef de l’Etat nous a fait comprendre qu’il y a une proposition de loi sur ces réformes, introduite à l’Assemblée nationale par 25 députés de l’opposition. Et qu’il faut laisser cette proposition suivre son cours normal et qu’il espère que dans les débats, chacun fera preuve d’esprit de consensus pour que ces réformes soient adoptées », a-t-il précisé.

Cette proposition de loi qui reprend une bonne partie des réformes contenues dans le projet de loi rejeté le 30 juin par les députés du parti au pouvoir, a été introduite par des députés de l’opposition (CAP 2015/CAR-ADDI). M.Fabre avait été déjà reçu le 5 mars dernier par le président de la république pour le même sujet (les réformes).

« Je lui avais exprimé les mêmes préoccupations. En qualité de chef d’Etat, il doit prendre ses responsabilités devant l’histoire », a souligné le chef de file de l’opposition.

Selon lui, les manifestations vont se poursuivre tant que les réformes ne seront pas opérées.

« Il n’est pas question d’arrêter les manifestations », a martelé M.Fabre, invitant la population « à sortir massivement pour la manifestation des organisations de défense des droits de l’homme le 28 novembre ».

Le projet de loi portant réformes constitutionnelles et institutionnelles introduit par le gouvernement, avait été rejeté le 30 juin dernier par les députés du parti au pouvoir, majoritaire à l’Assemblée nationale faute de « consensus » sur l’application de la disposition relative à la limitation mandat présidentiel. Pour l’opposition parlementaire, la nouvelle disposition, une fois adoptée, prendra « effet immédiatement ».

Une exigence qui vise le président Faure Gnassingbé élu en 2005 et réélu en 2010. Ce qui n’est pas du goût des députés du parti au pouvoir, qui ont simplement rejeté tout le texte en bloc.

M.Fabre a indiqué avoir abordé d’autres sujets avec le président de la République notamment la « répression » de la manifestation de l’opposition vendredi à Lomé et la situation des militants de l’ANC, toujours détenus dans l’affaire des incendies des marchés.

« Notre manifestation a été dispersée avec une rare violence, nous lui avons fait le bilan de cette répression : une personne détenue à la gendarmerie et quatre blessés graves », a-t-il précisé. FIN

En Photo: Jean Pierre Fabre devant des journalistes ce samedi

Junior AUREL

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