Grève/ Manifestations de rues des élèves : La nécessité pour le gouvernement de prendre le taureau par les cornes (PAPIER D’ANGLE)

Dapaong, Atakpamé, Danyi … ont été secoués cette semaine par des manifestations de rues des élèves qui réclamaient la présence des enseignants, à couteaux tirés avec le gouvernement. Ils ont une fois encore observé une grève de 48 heures les 1er et 2 décembre. C’est la quatrième grève déclenchée par les enseignants depuis le début de la rentrée (le 17 octobre).

Les élèves descendent dans les rues, car pour les enseignants-grévistes, les cours prévus pendant les périodes de débrayage « sont considérés comme faits ».

« Les cours sont considérés comme faits, parce que les jours de grève sont défalqués de nos salaires », a confié un enseignant interrogé par l’Agence Savoir News.

Selon plusieurs sources relayées par les médias, les manifestations de rues des élèves à Dapaong (environ 664 km au nord de Lomé) ont fait des blessés.

« Des témoins ont reconnu le caractère violent des manifestations dans cette localité. Ce qui a obligé certains parents, surtout ceux dont les enfants sont au cours primaire, à une course effrénée pour mettre à l’abri leurs progénitures », écrit Forum de la Semaine.

« Plusieurs blessés sont enregistrés dont un élève dans le coma », écrivait Liberté, dans sa parution de vendredi dernier.

Au total quatre syndicats conduisent ces mouvements de grève: le Syndicat national des professeurs de l’enseignement technique secondaire du Togo (Synpett), le syndicat des enseignants du secondaire (Sesto), le Syndicat des enseignants du préscolaire et du primaire du Togo (Seppto) et le Syndicat national des enseignants de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (Sneetfp).

Ces syndicats réclament notamment l’abrogation du corps des enseignants auxiliaires et leur reversement dans le corps des fonctionnaires de l’enseignement, l’indemnité de logement pour le personnel de l’éducation et pour toute la carrière, la prime de travail de nuit et la prime de salissure (à intégrer au budget de 2017, en attendant l’adoption du statut particulier ) et la résolution définitive du problème de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) du dossier des normaliens.

Ces syndicats exigent également l’intégration du reste des enseignants volontaires et l’annulation des affectations punitives des représentants et des délégués syndicaux.

Les mêmes causes, produisent les mêmes effets

« Nous voulons nos cours, nous voulons nos enseignants », scandent souvent ces élèves dans les rues. Ils n’hésitent pas un instant à déloger leurs camarades des autres écoles. Sur certaines pancartes brandies par des élèves, on pouvait lire: « Stop la grève », « Où sont nos enseignants » ou encore « Nous ne voulons pas des volontaires ».

Par exemple jeudi dernier à Dapaong, des élèves très excités, avaient envahi le Lycée Nassablé, empêchant leurs camarades de travailler.

Les autorités ont intérêt à vite se pencher sur la situation pour éviter la scène vécue en 2013″, a averti un diplomate en poste à Lomé.

« Pour l’instant, le dialogue est la seule solution. Et dans la culture africaine, le dialogue occupe une place prépondérante », a-t-il souligné.

En 2013, ce sont manifestations de rues qui avaient vite dégénéré, entraînant la mort de deux élèves à Dapaong dont un élève de 12 ans, tué par balle.

Pour l’instant, les mouvements se sont concentrés dans certaines localités de l’intérieur du pays. Aucun bruit n’a été enregistré dans la capitale togolaise.

Donc c’est le moment plus que jamais pour le gouvernement de prendre le taureau par les cornes, en appelant ces responsables syndicaux autour d’une table, afin de trouver le « juste milieu ».

Car apparemment, ces syndicalistes sont décidés à aller jusqu’au bout de revendications. Ils entendent lancer une nouvelle grève les prochains jours.

« Nous invitons le gouvernement à saisir la balle au bond. Les syndicalistes doivent également mettre un peu d’eau dans le vin, afin de favoriser le dialogue pouvant déboucher sur une solution durable.
Car c’est l’avenir de nos enfants qui est en jeu », a confié Amou Dégila, haut cadre d’une institution financière à la retraite. FIN

Photo @ Archives

Edem Etonam EKUE

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