Fin à Avédjé de la formation des producteurs de charbon sur les techniques d’utilisation de la +meule casamançaise, plusieurs recommandations formulées (REPORTAGE)

Des producteurs de charbon de bois venus des préfectures d’Agou et de Zio en formation depuis le 7 juillet dernier à Avédjé (environ 108 km au nord de Lomé/préfecture d’Agou) sur les techniques d’utilisation de la +meule casamançaise+, se sont séparés lundi après avoir pris des engagements et formulé une série de recommandations, a constaté un envoyé spécial de l’Agence Savoir News.

Cette formation vise à renforcer les capacités des producteurs de charbon de bois à travers l’utilisation d’une technologie moderne, afin de leur permettre d’améliorer leur rendement dans la production de charbon de bois.

+La meule casamançaise+ est une technique de carbonisation améliorée qui est née dans la région de Casamance au Sénégal. Elle est une variante de la meule traditionnelle dont la particularité est l’introduction d’une cheminée qui permet d’accélérer le processus de la carbonisation et d’augmenter plus rapidement la température dans la meule.

Cette formation a été initiée par l’Ong CADO (Centre d’Assistance aux Démunis et Orphelins) avec l’appui technique et financier de la GIZ, à travers le volet 3 — Promotion de la filière Bois/énergie — du Programme de Développement Rural y compris l’Agriculture (ProDRA).

Elle s’est déroulée en deux phases: théorique et pratique. La phase théorique a consisté à sensibiliser les participants sur la gestion rationnelle des ressources forestières puis à recueillir leurs avis et attentes par rapports aux modules qui ont été développées.

La phase pratique a consisté à l’expérimentation de la pratique de la meule casamançaise et celle de la méthode traditionnelle.

A la fin de la formation, les participants ont formulé quelques recommandations notamment à l’endroit de la GIZ après avoir pris des engagements.

Les participants ont pris des engagements d’aller restituer les connaissances acquises au cours de cette formation dans leurs communautés et de se constituer en coopératives, afin de faire la promotion de la production de bois énergie.

Ils ont également pris des engagements de continuer par sensibiliser leurs pairs sur les notions fondamentales de la préservation et de la protection de l’environnement.

Ils ont formulé en outre quelques recommandations à l’endroit du volet 3 du Programme de Développement Rural y compris l’Agriculture (ProDRA) de la GIZ, afin d’appuyer des initiatives de leurs membres dans leur communautés, en vue d’avoir plus d’impact notamment le financement pour les sessions de formation, pour l’achat des matériels et la fourniture des cheminées pour les coopératives.

«Nous retenons de cette formation une certaine motivation de la part des participants par rapport au vécu des expériences mises en place dans le cadre de cette formation notamment la meule traditionnelle et la meule améliorée avec la cheminée casamançaise. Lorsque nous avons fait une petite évaluation aux participants à la fin de la formation, nous avons senti en eux cette volonté d’aller restituer cette méthode dans leurs villages respectifs», a souligné le Coordinateur de l’Ong CADO, Séna Dzahini.

« Il y a aussi cette volonté d’aller faire des pépinières en matière de bois énergie. Donc tout cela démontre que lorsqu’on explique bien quelque chose aux communautés et qu’on les implique à travers des expérimentations, elles sont confiantes et se sacrifient pour la restitution et la vulgarisation dans leurs communautés », a-t-il précisé.

Le coordinateur de l’Ong CADO a par ailleurs témoigné sa reconnaissance et sa gratitude aux autorités locales qui les accompagnent dans la réalisation de leurs activités de protection de l’environnement et aux partenaires techniques et financiers notamment la GIZ, sur qui l’Ong CADO compte pour accompagner les producteurs de charbon de bois dans leurs communautés d’origine pour que les autres membres puissent bénéficier eux aussi des acquis de cette formation.

Pour Jérémie Kokou Fontodji (Conseiller Technique du Volet 3 de ProDRA de Lomé), les leçons à tirer de cette formation se situent à trois niveaux : « la première leçon, c’est la différence de temps que mettent les deux meules pour cuire. Pour la même charge, la meule traditionnelle prend plus de temps pour cuire que la meule Casamance ».

« La deuxième chose : Le rendement de la meule casamancaise est nettement supérieur à celui de la meule traditionnelle. Le troisième avantage, c’est le liquide du bois qu’on récupère au niveau de la meule casamancaise. Nous avons monté une petite charge de moins d’une tonne et on a récupéré près de 40 litres du liquide du bois», a-t-il ajouté.

Précisons qu’au cours de la phase pratique, les participants ont mis en terre des jeunes plants dans des champs. FIN

De retour à Kpalimé, Ahmed MAESTRO

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