Education: Trois personnalités du monde de l’éducation, décorées des Palmes académiques

Mesdames Adolé Isabelle Glitho (Doyen de la faculté des sciences), Jeannine, Kekeli Agounke (Docteur en sociologie) et M. Etienne Ayité (Professeur à l’Université de Lomé) ont été décorés des Palmes académiques, principale distinction de l’Education nationale française.

La cérémonie présidée par M.Nicolas Warnery, l’ambassadeur de France au Togo, s’est déroulée mardi soir à la résidence de France en présence ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Octave Nicoué Broohm.

Voici les discours prononcés par M.Warnery lors de cette cérémonie

Discours de l’Ambassadeur de France à l’occasion de la remise des insignes de chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques à Madame Glitho

(Lomé, le 11 février 2014)

Madame le Doyen,

J’aimerais commencer cette courte allocution en citant Jean Jaurès, penseur, homme politique, pur produit du système universitaire républicain français, et décédé tragiquement il y a tout juste cent ans en prenant la défense de la paix : « On n’enseigne pas ce que l’on sait ou ce que l’on croit savoir : on n’enseigne et on ne peut enseigner que ce que l’on est »…

Mme le Doyen, cette maxime me semble tout à fait correspondre à votre vie. Grande entomologiste, reconnue sur plusieurs continents, vous avez toujours su, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’université, entremêler magistralement votre talent scientifique à un investissement sans relâche pour l’Humain.

Votre carrière de chercheuse et d’enseignante, qui a toujours visé l’excellence, vous a ainsi toujours mené dans le combat pour la démocratisation scientifique, et en particulier auprès des jeunes filles et des femmes.

Après des études en entomologie que vous menez jusqu’à un premier doctorat à l’Université de Dijon, puis un deuxième en 1990 à l’Université François Rabelais de Tours, vous devenez Professeure Titulaire de Biologie Animale, spécialisée en Entomologie à l’Université du Bénin en 1998. Votre souci permanent de la diffusion du savoir vous fait exercer en même temps à Lomé et à Tours et vous amène à créer à l’Université de Lomé avec l’UNESCO, un Master International sur l’eau, qui est un succès en terme de formation mais aussi de promotion de la femme dans les filières scientifiques, et vous amène à exercer la fonction de Doyen de la Faculté des Sciences de l’Université de Lomé.

Vous voyez grand et vous agissez grand. Je m’essayerai donc à une énumération non exhaustive de vos différentes fonctions : Responsable de la Chaire Unesco « Science et Gestion Raisonnée de l’Eau en Afrique de l’Ouest », Coordonnatrice du Réseau Africain de Recherche sur les Insectes des Stocks, Présidente de la Commission Régionale des Experts du Bureau d’Afrique de l’Ouest, Vice-Présidente de l’Académie Nationale des Sciences, Membre du Bureau du Conseil Scientifique de l’AUF, expert pour l’UNESCO et l’AUF sur l’éducation Scientifique des Femmes, Fondatrice et présidente de l’Association « Femmes Togolaises pour la Promotion de la Science et de la Technologie »…

Vos activités de recherches vous ont amené à soutenir deux thèses, à publier et à contribuer à plus de 80 publications, à diriger 8 doctorats et une trentaine de mémoires. Madame le Doyen, vous êtes un exemple pour l’enseignement et la recherche. Mais votre passion pour la transmission et vos engagements dans la promotion des femmes font aussi de vous un symbole de l’engagement citoyen et féministe, ce qui vous a d’ailleurs value d’être lauréate du Prix Kwame Nkrumah le 9 décembre 2013 à Accra.

J’ai ce soir le grand plaisir de vous remettre, Madame le Doyen, les insignes de chevalier de l’Ordre des palmes académiques.


Discours de l’Ambassadeur de France à l’occasion de la remise des insignes de chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques à Mme Jeannine Adandogou-Agounke.

(Lomé, le 11 février 2014)

Chère Madame,

Est-ce de votre mère, institutrice à Tsévié, que vous vient cette passion pour l’enseignement et cette témérité dans le combat pour l’égal accès des femmes à l’éducation ?

Licenciée en lettres, titulaire d’un doctorat de sociologie de l’Université de Lomé, vous avez su, tout au long de votre carrière, allier vos compétences universitaires à un sens aigu des réalités, pour dynamiser l’enseignement au Togo.

Vos premiers pas dans l’éducation sont ceux d’un professeur de philosophie. Mais votre souhait d’embrasser le plus largement possible les problèmes d’éducation dans votre pays vous conduisent vite à embrasser des fonctions de coordination et de direction.

Vous commencez ensuite une carrière administrative au Planning Familial, comme Directrice de la Programmation des stratégies d’éducation de 1991 à 1996, avant d’évoluer au sein de la Direction de l’Enseignement du Troisième Degré jusqu’à en devenir la Directrice jusqu’en 2002. En 2004, vous devenez conseillère technique au Ministère de l’enseignement primaire et secondaire chargée des questions de genre.

En 2008 commence votre mission d’inspectrice générale de l’Education, enseignante à l’Université de Lomé et Chercheur associé à l’Unité de Recherche Démographique de Lomé.

Tout au long de votre carrière, votre souci de l’éducation pour tous, des jeunes filles mais aussi des exclus, a été votre fer de lance. C’est à ce titre que vous vous êtes engagée dans de nombreuses organisations internationales : Care International, l’Association pour le Développement et l’Education en Afrique, le Forum des Educatrices Africaines, Aide et Action Internationale…

Madame, votre foi en l’éducation comme moteur et combustible du développement, votre détermination naturelle à toujours chercher à créer, innover et transmettre forcent l’admiration. C’est ainsi que, comme les autres personnalités honorées ce soir, vous ne connaissez pas le mot « retraite » et

continuez, depuis de nombreuses années, à multiplier les initiatives pour permettre à tous d’accéder au savoir.

Selon vos propres termes, « la meilleure façon d’être, c’est d’inspirer, de laisser sa trace ». La France vous dit aujourd’hui son admiration d’avoir si bien « essaimé » et j’ai donc le grand plaisir, de vous remettre, Madame, les insignes de chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques.


Discours de l’Ambassadeur de France à l’occasion de la remise des insignes de chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques au Professeur Etienne Ayité.

(Lomé, le 11 février 2014)

Monsieur le Professeur,

Disons-le tout de suite, puisqu’il faudra, de toute façon, y venir : vous avez du caractère !

Une forte personnalité, une détermination à toute épreuve, un esprit tranchant : vous avez fait de ces qualités des traits essentiels pour rénover et repenser les Relations Internationales et la Coopération au sein de l’Université de Lomé.

A force de travail et de conviction, vous avez su, en quelques années, donner un nouveau souffle à la Direction de l’Information des Relations Extérieures et de la Coopération de l‘Université de Lomé et lui offrir de nouvelles perspectives.

Il faut à l’enseignement supérieur et à la recherche des êtres visionnaires, mais aussi pragmatiques et vous n’avez cessé d’allier ces deux qualités au cours de votre carrière et de vos engagements dans le monde universitaire.

Mais revenons un peu en arrière : Médecin et chirurgien, vous avez, dans la foulée d’un brillant parcours universitaire à Lille, séjourné et exercé de longues années en France et au Niger. Votre amour du Togo vous a ensuite ramené à Lomé, au CHU de Tokoin, où vous êtes rapidement devenu chef de service, puis coordinateur des services chirurgicaux. Déjà fort occupé par ces lourdes responsabilités, vous continuez néanmoins, parallèlement, à faire profiter de votre expérience votre Alma mater, l’Université de Lomé, où vous devenez vice-doyen de la faculté de médecine et de pharmacie de 2005 à 2008.

Mais cela ne suffisait sans doute pas à épuiser votre infatigable énergie. Vous avez continué d’élargir vos engagements en devenant Secrétaire Général Adjoint du Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest, le RESAO.

Enfin, Directeur de la DIRECOOP de 2009 jusqu’à la fin de l’année 2013, vous avez, comme je le rappelais à l’instant, permis à l’Université de repenser profondément sa politique de coopération internationale, en vous souciant avant tout, comme l’excellent praticien que vous êtes, la cohésion de l’ensemble de l’organisme et des impératifs d’efficacité et de résultat.

Vous-même aimez à le dire : « nous ne sommes rien tout seul ». Ce sera quasiment le mot de la fin.

Car il me suffit d’ajouter que, de son côté, la coopération franco-togolaise, qui se reconnaît entièrement dans cette formule, a trouvé en vous, au fil des ans, un partenaire exigeant mais toujours apprécié pour son intelligence, son professionnalisme et sa réactivité. C’est pourquoi je suis heureux de vous remettre ce soir, Monsieur le Professeur, les insignes de chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques. FIN

NB: Photo de famille des personnalités décorées, de l’ambassadeur et du ministre

Junior AUREL

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