Décès de Mathieu Kérékou : La presse béninoise rend hommage à l’un des « dignes fils » du pays

La presse béninoise a rendu hommage ce jeudi, à l’ex-président béninois Mathieu Kérékou décédé mercredi à l’âge de 82 ans.

« Décès du Général Mathieu Kérékou: Le Bénin pleure son énigmatique président », affiche Matin Libre, l’un des grands quotidiens béninois.

Pour ce journal, le Bénin a perdu l’une des plus grosses figures de son histoire politique : « Mathieu Kérékou, c’est fini. Il a passé l’arme à gauche hier ».

« L’ancien président qui aura totalisé 28 ans de pouvoir est décédé dès suite d’une longue maladie. L’homme qui a apparu peu en public ces derniers mois, affichait selon nos sources un air de fatigue. Il a marqué par sa longévité au pouvoir son temps. Annoncée plusieurs fois et toujours démentie, la mort du +Général+ a surpris plus d’un. On le savait malade. Mais son mal n’avait jamais été divulgué. On ne sait officiellement rien », écrit Matin Libre.

Pour le quotidien national La Nation, « L’homme du 26 octobre a cassé sa pipe ».

« Décès du Général Mathieu Kérékou: La Caméléon a cassé sa pipe à 82 ans », abonde dans le même sens, L’Evénement Précis pour qui le Bénin a perdu l’un « de ses dignes fils ».

Selon le quotidien Le Matinal, le général a simplement « tiré sa révérence ».

« Surnommé le +Caméléon+, cet ancien dictateur rouge qui, après la transition politique du Bénin, était revenu au pouvoir par les urnes, a profondément marqué l’imaginaire de son peuple. Dans l’esprit des Béninois, sa haute figure demeurera longtemps associée aux turbulences et transformations de leur vie politique post-coloniale », souligne ce canard.

« Dans les livres d’histoire, le nom de Kérékou est devenu synonyme de la démocratie, l’homme ayant présidé à la première transition réussie, en Afrique, de la dictature militaro-marxiste à un régime présidentiel multipartite.
D’une certaine façon, grâce à lui, le petit Bénin, enclavé entre l’immense Nigeria et le minuscule Togo, est devenu un pays modèle pour l’ensemble du continent », relève Le Matinal.

« Alors, au-delà des jours de deuil, la première reconnaissance serait déjà de baptiser un grand symbole du Bénin du nom du Général Mathieu Kérékou. Pourquoi pas le stade de l’Amitié de Kouhounou, une place ou une rue », suggère le quotidien Fraternité.

« De génération en génération, il restera dans les mémoires. Pas parce qu’il s’appelle le Général Mathieu Kérékou. Mais à cause de la richesse de l’héritage qu’il laisse à ses frères, ses enfants et ses petits enfants. Mon Général, repos ! Tu as fière allure et tu mérites un grand bravo. La terre du Bénin te sera éternellement légère et que le ciel t’ouvre grandement ses bras.
Inoxydable Kékéréké, dors en paix! », conclut l’éditorialiste de ce journal.

Né le 2 septembre 1933 à Kouarfa (non loin de Natitingou/ dans le nord du Bénin) Mathieu Kérékou a dirigé le pays deux fois: du 26 octobre 1972 au 1er mars 1990 et du 4 avril 1996 au 5 avril 2006.

Le 26 octobre 1972, Kérékou avait pris le pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat, suite à la dissolution par l’armée du Conseil présidentiel et de l’Assemblée nationale.

Deux années plus tard, il opte pour l’idéologie marxisme-léninisme et crée le Parti de la Révolution Populaire du Bénin (PRPB).

La situation économique très critique et les troubles socio-politiques l’ont poussé à renoncer en décembre 1989 à l’idéologie marxiste-léniniste, et à convoquer une conférence nationale en 1990.

Candidat à la présidentielle de 1991 après une courte transition, il sera battu par Nicéphore Soglo. Cinq années plus tard, l’homme refait surface et prend sa « revanche » pour diriger le pays jusqu’en 2006. FIN

De Cotonou, Lucia Fèmi SIMON

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