« Décembre » et la fièvre des liquidations: Des produits d’origines douteuses s’infiltrent

Le mois de décembre rime avec les liquidations, ces articles « bon prix » qui pullulent sur nos marchés, carrefours, feux tricolores, rond points etc.
Boîtes de conserves, pâtes alimentaires, savons, beurre, jus de fruits, et autres boissons cohabitent sur le même plateau, sur la tête du liquidateur qui +gongonne+ :  » liquidation, liquidation, 3 au prix d’un seul, occasion à ne pas rater « .

Des denrées dont les prix, très bas n’attirent même pas l’attention des acheteurs sur leur probable péremption : on recherche du nouveau et le moins cher.

Parmi les boissons, il y a ces breuvages d’origines inconnues, restés invisibles durant toute l’année qui, pendant les périodes de fin d’années envahissent nos marchés et jouissent d’une promotion inégalable (1 carton acheté = 1 carton offert): des inconnus dans la « galaxie » des breuvages, proches de la péremption (pour la plupart) ; cependant, nouveautés bien emballées, ils fascinent et suscitent la curiosité des amateurs de goût nouveau.

De la nécessité de faire attention : il faut vérifier la date de péremption

Pour la revendeuse, la vraie péremption n’est pas marquée sur l’article, ce n’est que le début qui y figure et il faut ajouter encore trois mois. Mais peu importe, il faut en tirer profit : les soldes ne durent qu’un mois et il n’y a pas deux « décembre par an « . Il faut sortir très tôt le matin car la plupart des magasins se vident avant midi.

« C’est une période où il faut avoir les jambes légères et la langue déliée. Le bénéfice est proportionnel à la quantité achetée mais aussi fonction de l’habileté de la vendeuse. Pour ce job saisonnier, le sourire est de mise et la persuasion est votre premier atout. Faut donc savoir convaincre pour emballer le client », confie Adzovi une vendeuse ambulante de biscuits.

« C’est la période des bonnes affaires. Il y a des produits que nous achetons à moitié prix ; vous achetez un carton et on vous donne un en plus, avec plein de gadgets. Nous autres, nous les revendons au prix normal au détail, et gagnons parfois plus de 100% », explique Aïcha (bébé au dos), revendeuse de canettes.

Pour Assad, un grossiste rencontré au grand marché de Lomé, ce sont souvent des produits longtemps stockés ou juste que la société veut s’approvisionner en nouveauté, qui sont liquidés. Mais le plus souvent la péremption est proche. Ça tourne souvent autour du premier trimestre de l’année nouvelle.

« Mais il faut reconnaître cependant qu’il y a malheureusement des gens malhonnêtes qui effacent la date de péremption et estampillent une nouvelle date. Ce sont eux qui intoxiquent la population, ils ne veulent rien perdre », déplore-t-il.

Selon Fomin, un habitué du marché, c’est surtout les liqueurs qui sont frelatés: « quand c’est trop moins cher, le goût est bizarre et il y a des dépôts au fond de la bouteille ».

M. Aladjou Agouta, secrétaire général de l’Association Togolaise des Consommateurs (ATC) tire la sonnette d’alarme et invite la population à prudence pendant cette période de fin d’année : « il faut que nous soyons très prudents, car la plupart de ce qui est déversé sur le marché est douteux. Il faut vérifier les emballages, contrôler les dates de péremption. S’il le faut, après chaque achat, il faut exiger un reçu afin de pouvoir faire des réclamations en cas de besoin ». FIN

Ambroisine MEMEDE

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