Célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse: « La presse privée togolaise baigne dans une précarité généralisée », selon l’OTM dans son rapport

Le monde entier a célébré ce jeudi, la journée mondiale de la liberté de la presse. L’évènement a été marqué au Togo par la présentation du rapport sur « l’état de la presse », document présenté par l’Observatoire Togolais des Médias (OTM).

Cette journée est placée sous le thème: « La liberté des médias a le pouvoir de transformer les sociétés ».

C’est la Maison de la presse à Lomé qui a servi de cadre à cet évènement qui a connu la participation du président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) Kokou Tozoun et du ministre de la communication Djimon Oré.

Le représentant de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung Constantin Grund, ainsi que des responsables des Associations des journalistes étaient également présents.

Peu avant la présentation de ce rapport, des journalistes ont allumé des bougies, afin que « lumière soit réellement faite et très rapidement » sur l’agression dont été victime vendredi dernier, Noël Tadégnon, correspondant de Reuters/Télévision au Togo.

« Nous n’oublions pas tous les autres confrères violentés dans l’exercice de leur profession, menacés et intimidés. Nos pensées vont également à notre confrère Frédo Atipou du journal Le Canard Indépendant et de SIKA’A qui a par un passé récent, connu cet exercice malheureux. Sans oublier Gilles Gbagba, Dimas Dzikodo etc. », a indiqué Crédo Tétteh, le secrétaire général de l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT).

Il n’a pas manqué d’inviter les journalistes à « plus de professionnalisme dans le traitement de l’information »: « Il nous faut dépassionner les débats et ne pas tenter ou risquer de prendre la place des politiques. Notre JOB est déjà assez immense pour nous accaparer encore le rôle dévolu aux politiques ».

Dans son rapport, l’OTM a pour sa part dressé l’état de la presse au Togo, un document de neuf pages qui a parcouru les organes, tant du secteur public que du secteur privé.

Selon l’OTM, les journalistes agents de l’Etat (fonctionnaires) soumis aux statuts de la fonction publique, « ont une marge étroite de liberté dans l’exercice de leur métier. Au cours de ces douze derniers mois, des efforts ont été consentis pour améliorer les programmes au niveau de la télévision et des radios d’Etat ».

S’agissant des médias privés, « ils jouissent d’une liberté de ton », relève le rapport qui estime que la libéralisation des médias et la dépénalisation des délits de presse « ont donné lieu à une multiplicité de publications »

L’OTM a fait également cas des relations de la presse avec les Institutions, notamment avec l’Etat et le gouvernement, ainsi que la HAAC

« Les relations entre les autorités togolaises et la presse privée au cours des douze derniers mois semblent connaitre une légère amélioration par rapport à l’année dernière », souligne le rapport, tandis que les relations entre les acteurs de médias privés et la HAAC « sont souvent tendues. Elles se sont exacerbées par la composition du bureau de la nouvelle mandature. La presse privée a en effet vivement contesté sa non représentation dans le bureau de la nouvelle HAAC ».

Le rapport de l’OTM lu par son président Augustin Sizing a également étalé les difficultés auxquelles sont confrontés les médias privés. Pour l’Observatoire, la presse privée togolaise « baigne dans une précarité généralisée. Elle regorge de journalistes à cheval entre deux, trois voire quatre rédactions, en raison des difficultés financières liées aux salaires dérisoires et aux conditions de travail très pénibles. Les rédactions de certaines publications tendent à se réduire à la seule personne du directeur ».

« La mévente et la rareté des recettes publicitaires se sont généralisées. Les maigres recettes ne suffisent pas à faire face aux charges rédactionnelles, aux frais de papier et d’impression ainsi qu’aux charges incompressibles d’eau, d’électricité et de loyer pour ceux qui ont un siège. En plus de la location et du prêt des journaux par des lecteurs, les publications sont en état de faillite permanente. Face à cette situation intenable, assurer la parution régulière d’une publication relève du miracle. Dans ces conditions, certains responsables d’organes de presse se voient obligés de recourir à d’autres activités ou à solliciter des financements occultes pour pouvoir joindre les deux bouts », ajoute le rapport qui a dressé un chapelet de recommandations à l’endroit des autorités publiques, des médias et des Organisations de presse. FIN

Junior AUREL

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