Burkina: Des véhicules officiels disparus à la fin de la transition (gouvernement)

Le gouvernement a sommé des membres du gouvernement de la transition mise en place après la chute du président Blaise Compaoré en octobre 2014 de rendre des véhicules – la plupart de luxe – ayant disparu du parc automobile de la présidence du Burkina Faso.

« A la faveur de la fin de la transition intervenue le 29 décembre 2015, plusieurs véhicules ont été sortis du parc automobile de la Présidence du Faso, sans qu’aucun document ne soit établi, indiquant la position ou l’affectation des desdits véhicules aux nouvelles autorités », souligne dans un communiqué le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure (le ministre de l’Intérieur, ndlr), Simon Compaoré.

Le ministre demande à « toute personne ou structure détenant les véhicules » de les « déposer » au camp de la Compagnie républicaine de sécurité à Ouagadougou, précise le texte. Le gouvernement donne un ultimatum de « deux semaines » aux détenteurs des véhicules pour qu’ils les rendent s’ils ne veulent pas subir les « conséquences qui en découlent ».

Selon des informations obtenues par l’AFP, des ministres du gouvernement de la transition, des gradés, des leaders de la société civile et même des particuliers proches de la transition ont été les bénéficiaires des véhicules distribués pendant la transition ou peu avant sa fin.

Un gouvernement de transition a été mis en place après la chute du président Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans de règne.

Ce gouvernement dirigé par le président Michel Kafando, un diplomate à la retraite, et le Premier ministre Isaac Zida, ancien numéro 2 de la garde prétorienne de Blaise Compaoré, est accusé de mauvaise gestion par un rapport de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE) rendu public en avril.

Le rapport pointe de nombreuses « irrégularités » notamment le « recours abusif à l’entente directe pour les commandes publiques » et le « non-respect de la réglementation des achats publics dans l’exécution de la commande publique » durant la transition.

M. Zida est personnellement éclaboussé dans de nombreux scandales.
Le président Roch Marc Christian Kaboré, élu en novembre et qui a pris fonction fin décembre, a fait de la lutte contre la corruption une priorité de son mandat.

SOURCE : AFP