Baromètre des médias africains-Togo 2017 : Le secteur médiatique togolais passé au peigne fin

La troisième édition du Baromètre des Médias Africains (BMA) Togo 2017 a été rendue publique mercredi à Lomé en présence du représentant résident de la Friedrich-Ebert-Stiftung Dr Rudolf Trauf, a constaté une journaliste de Savoir News.

Des représentants des institutions de régulation de la presse, des organisations de presse, de la société civile, des syndicats et des professionnels des médias ont pris part à cette cérémonie.

Le BMA est une description en profondeur et une évaluation compréhensive de l’environnement médiatique sur le continent africain. A la différence d’autres enquêtes de presse ou des médias, le BMA est un exercice d’auto-évaluation effectué par des africains et selon des critères et déclarations africains comme la déclaration des principes de la liberté d’expression en Afrique (2002) de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples.

Le BMA, c’est aussi une analyse qui permet d’évaluer l’environnement médiatique d’un pays, tout en servant d’instrument de lobbying pour les réformes dans le secteur des médias.

« C’est à la presse qu’incombe la lourde responsabilité d’assurer l’information, l’éducation et la participation citoyenne constructive. Est-il possible d’assumer une lourde responsabilité dans un environnement sans balises et sans normes rigoureuses ?

Assurément non ! C’est conscient de cette réalité que la Friedrich-Ebert-Stiftung a pris, il y a quelques années, l’initiative du Baromètre des médias africains. Cet exercice a déjà été mis en œuvre dans plusieurs pays africains où les résultats ont été plus que probants. Cet engagement de la Friedrich-Ebert-Stiftung s’inscrit dans la droite ligne de sa vision de renforcement de la démocratie avec une presse forte, indépendante et professionnelle », a indiqué Dr Traub.

Le BMA Togo 2017 a été réalisé à travers 39 indicateurs répartis dans quatre secteurs : (i) la promotion et l’efficacité de la liberté d’expression ; (ii) la diversité, l’indépendance et la durabilité du paysage médiatique ; (iii) la transparence dans la régulation de la communication audiovisuelle et (iv) les médias exercent des normes professionnelles de haut niveau.

« L’analyse croisée des trois rapports du baromètre de médias du Togo entre 2010 et 2017 montre aussi bien des avancées, des stagnations que des régressions inquiétantes. Au nombre des avancées, on peut noter l’avènement de la loi de 2016 sur l’accès à l’information et à la documentation publique. On note également la multiplicité des sources d’information avec l’apparition des nouveaux médias en ligne », a précisé le représentant résident de le BMA.

« Par rapport aux stagnations, le rapport fait observer que les médias au Togo sont restés peu viables économiquement et sont politisés dans leur immense majorité. Quant aux régressions inquiétantes, elles concernent la dégradation de la liberté d’expression et le non respect des normes professionnelles, en l’occurrence l’éthique et la déontologie par les acteurs des médias eux-mêmes », a-t-il ajouté.

Comme recommandations, le BMA Togo 2017 propose entre autres, la réactualisation du code de la presse, le renforcement de capacités des professionnels des médias sur le respect des règles déontologiques, la définition d’un mécanisme pour la présomption d’innocence des journalistes togolais.

« Ce document nous interpelle en tant que professionnels des médias à mieux exercer notre métier pour une société juste et paisible », a confié Patricia Adjissekou (secrétaire générale de l’Union des journalistes Indépendants du Togo/UJIT).

« Le Togo a fait d’énormes progrès dans le domaine de la liberté de la presse et de la liberté d’expression. Les médias togolais évoluent aujourd’hui dans un environnement libéral qui échappe parfois au contrôle des acteurs eux-mêmes. Le Baromètre des médias africains Togo 2017 est un outil fiable susceptible de guider la compréhension des défis majeurs des médias togolais et leurs mutations dans un contexte politique précis. Au Togo tout n’est pas rose mais nous devons faire des efforts pour envoyer au monde, une image meilleure que celle que nous véhiculons actuellement. Je nous invite à prendre à cœur ce rapport et à nous approprier les recommandations qui y sont formulées, dans l’optique de l’amélioration du secteur des médias au Togo », a déclaré pour sa part Kossi Tinaka (secrétaire général du ministère de la communication).

Rappelons que c’est le projet médias de la Friedrich-Ebert-Stiftung en Afrique (fesmedia Africa) qui a créé le Baromètre des Médias Africains (BMA) en 2004, en collaboration avec l’Institut des Médias pour l’Afrique Australe (Media Institute for Southern Africa, MISA). FIN

Chrystelle MENSAH

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